Opérations spéciales, 20 ans de guerres secrètes
C’était l’élite de l’élite. En 1943, le Commandement suprême interallié recrute des volontaires parachutistes, britanniques, américains et français, pour l’épisode le moins connu de la Seconde Guerre mondiale : l’opération Jedburgh. Triés sur le volet, formés à toutes les techniques de la guerre non conventionnelle, ces 300 commandos Jedburghs, précurseurs des forces spéciales contemporaines, sont parachutés par équipes de trois sur l’Europe occupée en été 1944.
Parmi eux, Jean Sassi, un jeune Corse, déjà vétéran de la campagne de France et des Corps francs d’Afrique. Un engagement qui va le conduire des maquis du Vercors aux jungles du Laos, contre les Allemands, puis contre les Japonais. Officier instructeur du 11e Choc, il sera envoyé en
Indochine pour commander les Hmongs du Laos, guérilleros anti-Viêt-minh et pro-français, au sein du GCMA (Groupement de commandos mixtes aéroportés). Avec eux, il tentera en vain de sauver Diên Biên Phu, contre l’avis de l’état-major, qui se méfie de ce seigneur de la guerre, trop pur, trop dur. Après l’Indochine, ce sera l’Algérie, où l’attendent d’autres déceptions, d’autres trahisons. Pendant des années, cet homme de l’ombre choisit de se taire, fidèle à la loi du silence des Jedburghs. Quelques mois avant sa mort, il décide finalement de raconter l’extraordinaire
aventure que fut sa vie. Pour ses camarades tombés là-bas, dans les maquis alpins, dans les sables du bled, dans les forêts d’Asie. Et pour les Hmongs qui poursuivent leur combat anticommuniste au Laos, oubliés de tous.
« Le colonel Sassi, une haute et noble figure de notre génération de Soldats, sait mieux que quiconque ce que furent nos aventures et nos drames. » Hélie de Saint-Marc